mercredi 29 mai 2013

LA VIE APRES LA MORT DANS LE VODOUISME

QUE DEVIENT L'AME D'UN VODOUISTE MORT ?

 NB:  Je veux bien souligner la relativité éwée de cet article. Je n'ai pas encore poussé mes recherches plus loin pour généraliser les conceptions de la mort.Vous aurez aussi besoin de terminologie du vodouisme pour comprendre l'article.
Introduction

"Qu'est-ce que tu vas devenir après la mort?", "Tu crois en une vie après la mort?","Tu ne veux pas aller au paradis?", "Avec ce que tu écris sur le vodou, tu iras en enfer." Voilà quelques phrases que j'ai l'habitude d'entendre de part des chrétiens et des musulmans qui s'entredéchirent pour "sauver mon âme désséchée".
Cependant, il ne leur est jamais venu à l'esprit que mon éducation d'Ewé m'avait dejà prédestiné à une autre vie après ma mort? Se sont-ils vraiment demandé si ces notions de paradis et d'enfer étaient universelles?


CONCEPTION DE LA MORT CHEZ LES EWES.

Chez les Ewés, quand quelqu'un meurt, il y a beaucoup d'expressions pour décrire ce phénomène:
-"Eku" => "il/elle est mort(e).
-"Edzo"=> "il/elle est parti(e)
-"Eyi nugbe" => "il/elle est parti(e) en mission"
-"Edin" => "il/elle est devenu(e) introuvable"
-"Ebio mon"=> "il/elle a demandé chemin"...

    Nous pouvons déduire de ces expressions, que la mort est toujours  associée à un voyage. Qui voyage? vers où? pour y faire quoi?
Eh bien, c'est le "klan" (esprit d'une personne chez les Ewés) de l'individu qui fait ce voyage. C'est ce klan qui a vécu dans la chair de l'individu durant toute sa vie. Le klan voyage sur "Kuwode" c'est à dire "chez les morts". Cette expression est littérale et descriptive. Le vrai nom de "chez les mort" en vrai Ewé est "avlime" par opposition à "agbegbome" pour désigner la vie. Le klan va au pays des mort pour y rencontrer ceux qui sont dejà morts. Donc un individu décédé va retrouver les siens au royaume des morts.

QU'EST CE QUI SE PASSE LORSQU'UN INDIVIDU MEURT ?

     Chez les Ewés,c'est la mort personnifiée en "kudzesu" ou en "tsanagasu" qui vient mettre fin à l'existence charnelle d'un individu pour lui ouvrir la voie de l'existence spirituelle. Donc un individu ne meurt pas réellement car c'est son klan qui a quitté une existence charnelle pour une existence spirituelle. C'est pourquoi, dans la vodoucratie nyigblin, quand le Roi meurt, l'interrègne peut aller jusqu'à 25 ou 30 ans durant lesquels le roi est supposé continuer à gouverner. "Les morts ne sont pas morts" disait David DIOP. D'après la tradition orale, l'esprit de l'individu mort, après avoir quitté l'enveloppe charnelle, commence à marcher sur un long et vaste chemin jusqu'à arriver à un fleuve. C'est la traversée de ce fleuve qui l'amène au royaume des morts et qui décide de la mort définitive de l'individu. C'est à dire qu'au cours de son voyage, d'autres personnes mortes avant lui, peuvent renvoyer l'esprit dans le corps pour qu'il reprenne vie si l'individu est jugé trop jeune pour mourir ou s'il n'a pas encore fini sa mission dans l'agbegbome. Si l'esprit ne peut plus prendre vie dans l'enveloppe charnelle, il est condamné à errer dans la nature jusqu'à accomplir sa mission avant d'avoir l'autorisation de traverser le fleuve. Les revenants éwés sont des esprits qui n'ont pas fini leur mission sur terre et qui n'ont pas pu traverser le fleuve. Donc, est mort chez les Ewés, l'individu dont l'esprit a quitté le corps et qui a réussi à traverser le fleuve qui mène au Royaume des morts.

QU'EST CE QUI SE PASSE DANS LE ROYAUME DES MORTS ?

Le jugement

La place de l'individu dans le royaume des morts, dépend des circonstances de sa mort: S'il est mort sur un champs de bataille, dans un accident, à la suite de blessures graves, de maladie... son esprit ira à "Apegan"(la grande maison) ou "zogbe"(champs de feu) qui est en réalité "champs de bataille" car ce sont ceux qui sont morts à la guerre qui vont là bas. S'il est mort naturellement, son esprit ira à "Apevi" ( la petite maison). Après la traversée du fleuve, l'esprit arrive au Royaume des morts pour se faire juger en premier lieu par la législation en place.  Il est jugé par ses SEMBLABLES qui l'observaient depuis l'au-delà du fleuve durant toute son existence. Donc, le jugement que subit un Ewé après sa mort est réalisé par des HUMAINS morts avant lui. S'il est jugé coupable de transgressions graves, il purgera une peine avant de rejoindre ses ancêtres et de pouvoir circuler librement dans le royaume des morts. La tradition raconte que les punitions peuvent être très graves: Si un individu a intenté en vain à la vie de son frère et meurt avant son frère, la punition est de le laisser à genoux dans les coques des noix de palme jusqu'à la mort de son frère; et c'est au frère de décider de la punition appropriée. D'autres punitions consisteraient à s'agenouiller dans du sable chaud et à purger de longue peines de prison.

La réincarnation

Quand l'esprit a passé son jugement et éventuellement a purgé sa peine, il rentre dans le royaume des morts où il rencontre ses ancêtres. Là il se repose avant de décider de revenir dans la vie sous une autre apparence humaine mais son klan reste le même. L'esprit se réincarne à partir de "" ou "Sé me" qui signifie "floraison" ou "lieu de floraison"; et c'est à "Se me" qu'il reçoit sa mission terrestre. Cette mission est confiée par Dieu  à l'individu qui peut accepter ou demander une autre mission: C'est le "biova" (ce qui est demandé) plus connu sous le nom de destin. Donc dans conception du monde éwée, chaque individu a voulu ou a demandé tout ce qui lui arrive dans sa vie en fonction de son biova. C'est après le biova que l'esprit conçoit la forme humaine sous laquelle il veut se réincarner et de revenir à la vie par le mystère de la naissance. L'esprit n'est pas obligé de se réincarner dans sa propre maison, dans son village ou dans son pays. Il se réincarne n'importe où. Mais comment savoir où l'esprit s'est réincarné?


La porte de l'au-delà ou Hô 

A la naissance d'un enfant chez les Ewés, on cherche toujours son "dzoto" qui signifie "qui l'a conçu". Pour connaitre ce dzoto, les parents doivent l'amener à "Hô yo pe" qui signifie littéralement "lieu d'appelation de la chambre". C'est la porte du royaume des morts. C'est le lieu où tout le monde peut communiquer avec ceux qui sont décédés. C'est necessaire de connaitre celui qui a conçu un nouveau-né pour comprendre son comportement dans la société. Souvent un individu calme se réincarne en un autre individu calme; un individu bruyant revient bruyant; un travailleur revient travailleur et un paresseux revient exactement pareil etc. Pour communiquer avec l'esprit d'un mort, une prêtresse vodou (c'est à 98% des femmes) appelle un "tofiala" qui signifie littéralement "qui montre le fleuve". Dans le mot tofiala, il y a "to" qui signfie fleuve. Donc le tofiala est cet être qui conduit les esprits vers le royaume des morts en assurant leur traversée du fleuve. En quelque sorte, c'est le "piroguier" des morts.  C'est le tofiala qui va chercher le mort avec qui on a envie de parler. C'est à partir de ce "Hô yo pe" que toutes les informations concernant la mort qui ressemblaient à un mythe au départ, ont été recueillies. Ce est un voduïde de type particulier, différent du vodou, du zoka ou du azé. C'est un lien entre le monde sensible et le monde invisible.

Une prêtresse vodu de Hô
VozzPhoto


Conclusion

A la vue de ces informations, il n'y a pas d'enfer ou de paradis dans la culture Ewée. L'existence est continue, linéaire où la mort et la naissance ne sont que d'éternels recommencements. Tout ce qu'un individu fait durant son existence, il l'a demandé avant de naître. C'est pourquoi la notion de destin est trop cruciale dans la culture éwée. L'absence de paradis dans la philosophie éwée a eu une incidence remarquable sur les règles morales des Ewés. Tu ne tueras pas; tu ne voleras pas; tu ne dois pas convoiter la femme ou le bien d'autrui...tout ceci se fait SANS CONDITION. Tout le monde est censé respecter ces règles, pas pour une récompense céleste, mais pour le "bien-être de la société" qu'on dit "VODU" en Ewé. Voilà le lien étroit entre la culture éwée et le vodou. Donc il est impensable qu'un Ewé puisse dissocier sa culture du Vodou parce que toute la culture éwée est programmée en langage vodou car quiconque ne respecte pas les principes de bienséance sera jugé, soit ici à "agbegbome", soit dans "l'au-delà du fleuve" à "avlime" par ses semblables sous l'oeil bienveillant de MAWU (Dieu). Un individu né dans un environnement vodouique, qui se convertit à une autre religion, est entrain de se renier lui-même .



Vozz KOFFI








samedi 25 mai 2013

LES ECRITURES SAINTES DU VODOUISME: FA




A la recherche du Savoir
(VozzPhoto,2011)
A la mémoire de mon oncle FIONYON AGUEVODOU II


LES ECRITURES SAINTES DU VODOUISME

   La caractéristique commune du vodouisme et des religions abrahamiques est l'existence d'un langage entre le sacré et les humains. Certaines religions ont des "livres saints" où sont stockés des messages attribués à Dieu: ce mode de communication est à sens unique (on oublie les considérations théologiques) car il ne permet pas d'avoir un feed back de la part du divin. Dans le vodouisme par contre, la communication est à double sens et reste l'oeuvre des spécialistes formés pendant une durée minimale de 3 à 4 ans. Le langage codé qui permet à un humain de communiquer avec le divin dans le vodouisme s'appelle le FA . On comprend bien par là que le FA N'EST PAS UN VODU!!!! C'est un langage à double sens humain-divin.


Quelle est la nature du FA ?

Le Fa écrit                                                     Le Fa réel


Le FA est un langage qui permet à un être humain communiquer avec un ou plusieurs vodus. Un spécialiste de Fa s'appelle un Bokon ou un Bokonon. Le Fa est un langage interprété et demande des années de formation. Le Fa est composé de 16 signes principaux ou de base (Figure 1) écrits avec des I et des II sur 4 rangées. Donc pour arriver aux signes de base, on a fait un travail de dénombrement en faisant toutes les combinaisons possibles: 2 puissance 4 =>(2^4)= 16 possibilités. Un signe de base se lit verticalement.
La fiugure 1 donne les les signes de base et leurs noms dans différentes langues.

Figure 1 (Zanklibevi)


 La combinaison de deux signes de base donne un dou ou un kponli. Ce kponli est considéré comme un thème ou univers qui sera interprété par plusieurs spécialistes.  Et comme un kponli est composé de 2 signes on aura au total 16²=256 kponlis ou thèmes à interpréter.  Le kponli se lit de droite vers la gauche. Nous pouvons écrire le Fa dans le langage binaire conventionnel en posant I=0 et II=1. Vous pouvez consulter les 256 kponli possibles sur le figure suivante.
Les 256 univers possibles de FA.

Origine du Fa:


L'Origine généralement connue du Fa est la ville de Ifè au Nigéria. Mais Professeur Kakpo Mawunyon va plus loin en trouvant les orgines du Fa dans l'Egypte ancienne et la ville d'Ifè est l'endroit où ce Fa a été le plus travaillé avant de se propager en Afrique de l'Ouest. Mais l'influence yoruba sur le Fa actuel dans le golfe du Bénin est incontestable.

     Monsieur Zanklibevi nous donne une origine du Fa et sa relation avec Dieu dans la cosmogonie Yoruba.
"Lorsqu’Oloddumare, Dieu Suprême du panthéon yoruba, créa l’univers il eut comme seul témoin Orunmila, et de ce fait ce dernier eu la connaissance de tous les destins. Premier prophète envoyé sur terre Orunmila fut chargé d’aider les hommes dans une évolution qui devra les amener au terme de leurs réincarnations à devenir de purs esprits dans le royaume d’Orun (le ciel). Pour ce faire Orunmila doit pouvoir adresser ses conseils avis et avertissement aux être humains et cela tout au long de leur existence, et c’est par l’Ifa qu’il communique.
L’Ifa est un système de divination faisant partie intégrante des traditions yoruba que seul le babalawo un prêtre ayant subit une très longue initiation peut pratiquer. Le terme Ifa désigne à la fois le culte la prêtrise et l’Orisha Orunumila lui-même. La pratique de l’ifa appelée Idafa repose soit sur l’utilisation de 18 noix sacrées et de la planche d’Ifa (grand jeu) ou du chapelet divinatoire, l’Opele (petit jeu). A l’aide de l’un de ces deux procédés le babalawo va sélectionner parmi les 256 Odus possibles celui qui transmet la réponse d’Orunmila à la question qui a motivé la séance. Chaque Odu contient exprimée de façon lyrique et poétique une histoire sacrée du peuple yoruba (pataki ou ese). De fait les 256 odus englobent et incarnent la totalité des archétypes universels et leur modalité de développement. La consultation de l’Ifa peut avoir lieu de façon régulière ou à l’occasion d’évènements particulier. Cependant l’utilisation de la planche d’Ifa est réservée aux très grandes occasions comme la cérémonie de la "main d’Orunmila" par laquelle le nouvel initié va recevoir son signe et le nom de son protecteur. Le rituel de l’Ifa dont la Mecque est la ville d’Ile-Ife au Nigéria est pratiqué chez les fons du Bénin sous le nom de Fa et les sous celui d’Afa chez les Adja-Ewe-Guin-Mina du Togo." sur aneho-togo.net.

Initiation au Fa

Le Fa n'est pas une oeuvre de profane ou d'aventurier. Il demande une longue initiation comme le précise Zanklibevi. Cette initiation se fait en deux phases: la prise de Fa et l'étude du Fa.

-La prise de Fa:

La prise de Fa est capitale pour tout individu qui veut connaître son destin. Beaucoup se demandent pourquoi ce que je fais ne marche pas pour moi alors que ça marche pour l'autre? D'autres disent que je me suis trompé de chemin. Il y en a qui ont de l'argent ou des biens matériels et ne sont pas heureux; d'autres s'énervent sans raison valable ou se rendent compte que leur vie n'a pas pris le chemin qu'ils voudraient. D'autres encore perdent toutes les richesses qu'ils ont amassées sans comprendre pourquoi....beaucoup d'incompréhensions qui s'éclaircissent dès que l'individu prend son Fa. Il pourra comprendre son but dans la vie et mieux prendre ses décisions. Il saura faire ses choix dans la vie et comprendre le moindre évènement de son existence. La prise de Fa est nécessaire pour tout le monde car c'est un élément capital d'orientation dans la vie de tout individu.


Prise de Fa
VozzPhoto,2011
La prise de Fa permet à tout individu de connaître son dou ou son kponli c'est à dire son "étoile". En fonction de son dou, il aura des prescriptions ou des règles à respecter pour mieux vivre. Si tu as un dou d'un grand dirigeant, il est fort probable qu'on t'interdise de boire de l'alcool car un dirigeant a besoin d'être sobre et éveillé. Si tu as un dou de quelqu'un qui suscite de la jalousie, on t'interdira de porter de l'or ou de porter du rouge....donc la prise de Fa est une porte ouverte sur toute ta vie et une ligne directrice te permettant d'être maître de ton destin.

-L'étude ou le travail du Fa:

Ceci est réservé à ceux qui veulent devenir des spécialistes de Fa appelés des Bokons ou Bokonons. C'est le travail du Fa ou l'étude générale de tous les 256 dou du Fa. Tout aspirant Bokon est censé connaître tous ces signes du bout des doigts, en connaître les significations et leur histoire. Il est censé connaître tous les vodus qui s'expriment à travers tel ou tel dou et savoir quoi prescrire à tout individu qui vient consulter le Fa. Celui qui finit sa formation devient un "Bokon gan" c'est à dire un grand Bokon ou un Spécialiste de Fa. Le Bokon est un diagnosticien et un prescripteur. Il a la même fonction qu'on médecin, un psychologue ou un psychiatre sauf qu'ici il est aidé par les vodus. Donc l'étude de la psychologie voire de la médecine peut s'avérer un grand atout à l'exercice de cette fonction car être Bokon demande un pointilleux raisonnement abductif. Un individu inintelligent ne peut aspirer à une telle fonction et ce ne sont pas tous ceux qui commencent la formation du Fa qui la finissent car c'est un boulot de longue haleine. A peine 12 à 13% des initiés arrivent à atteindre le stade de Bokon Gan. Etre un prêtre vodu est souvent subordonné à cette condition de maîtrise de Fa.



Utilité du FA:

L'utilité du Fa va au-delà des bienfaits d'une prise de Fa. Il est question ici du pouvoir du Fa à éclaicir les évènements de la vie. Vous vous levez un bon matin et votre entreprise tombe en faillite; votre conjoint meurt sans aucune maladie détectée; les femmes vous abandonnent sans aucune raison valable; les hommes vous plaquent après quelques mois de vie commune; vous êtes une femme remarquable mais personne ne veut de vous. Votre patron vient de vous virer sans aucune raison; vous sentez que votre père vous veut du mal mais vous n'en êtes pas sûr; vous avez le présentiment que votre conjoint(e) vous est infidèle mais vous doutez encore....Consultez un Bokonon! Il saura vous expliquer ce qui vous arrive avec les informations que vous lui donnerez et le dou que Fa va révéler. Il faut remarquer que dans un cas de diagnostic de Fa, il y a au moins trois bokonons pour faire l'interprétation du dou. Cette mesure permet d'éliminer toute subjectivité ou d'en réduire le risque: c'est comme confier un diagnostic à 3 médecins en même temps. Les Bokonons, un principal et des assistants, vont fouiller de fond en comble le dou pour vous expliquer votre mal.

UN EXEMPLE DE CONSULTATION DU FA (Video en langue Ewé pour l'instant): 





Remarques importantes sur la vidéo

0-La patiente cherche à avoir un enfant
1-Remarquez que la patiente a devant elle 3 Bokons pour fouiller le dou et sa vie pour diagnostiquer son problème.
2-A 1min47 le Bokon assistant a dit: "Tu donneras au Vodu, un mouton plus une tourterelle et DIEU fera tout pour te garder en vie.
3- Les trois bokons sont arrivés à la même conclusion: Jalousie à l'égard de la patiente; menaces des sorciers dans sa vie.

Interprétaion:

  Le Fa est capable de résoudre des problèmes complexes comme les difficultés à avoir d'enfant. Le diagnostic se fait avec 3 bokonons pour éviter les risques de subjectivité. Le fait que le bokon fasse allusion à DIEU dans son discours montre que le Vodu puise sa puissance dans l'énergie de Dieu; que le vodu obéit à l'ordre de Dieu; montre aussi que c'est le vodu qui a besoin d'adoration, de culte alors que Dieu n' a pas besoin de tout ça. On remarque enfin que, quel que soit le bokon concerné, l'idée générale de l'interprétation reste inchangée.

Egyptologie:
 Nous pouvons remarquer que, le Fa, venu chez les Ewés via la culture Yoruba, a donné des noms dérivables du Yorba en Ewé:

Yoruba ----------------------------> Ewé

Ifa       -----------------------------> Fa
Odou ------------------------------> dou
Opele ------------------------------> Kpele
Babalawo--------------------------->Bokon
Ogbé ------------------------------> Gbe
Ogounda -------------------------> Gouda
Irete ------------------------------> Lete
Irosun----------------------------> Losso
Ose-------------------------------> Tse
Otura-----------------------------> Tula
Obara-----------------------------> Abla
Odi-------------------------------->Di
Osa------------------------------->Sa
Owori------------------------------->WOli
Ofun ------------------------------> Fu
Ika------------------------------->Ka
Oworin ---------------------------->Wlin
Oturupon----------------------------> Trukpè
Okaran ----------------------------> Aklan
Oyekou   ---------------------------> Yekou


        COMPARONS  LE FA AUX LIVRES ABRAHAMIQUES


Critères 
                        FA

Livres Abrahamiques

SENS de communication


Identifier un CRIMINEL?


Capacité à fouiller le passé d'un consultant ?

Identifier un VOLEUR?



Le choix des versets 
(Dou)est-il dicté 
par le divin?



Identifier l'infidélité?


Capable d'aider
 la Justice d'un Pays?


Spécialiste(s) intervenant dans l'interprétation du message?

Capacité de prédiction?


A la portée du
profane?


                 
                  DOUBLE


                 OUI


                 OUI


                 OUI



                OUI

 avec une  probabilité   
 p= 1/256



    OUI



     OUI


     3 ou plus

  
OUI  


NON


UNIQUE


NON


NON


NON



NON 
dépend de l'appréciation
du pasteur , de l'imam ou
 du prêtre



NON



NON


1


NON


OUI
CONCLUSION ?
              CONCLUEZ
CONCLUEZ

Ma conclusion est simple: Un groupe d'individus ont décidé que le premier était satanique et que les autres étaient soit divins ou sataniques selon la religion choisie .

AUCUN INDIVIDU CONNAISSANT LE FA, NE PEUT ACCEPTER LE TRONQUER  CONTRE UN LIVRE ABRAHAMIQUE.

Le jour viendra envahir la lumière
La nuit viendra engloutir l'obscurité
Le vent viendra déloger l'air
Aucun Ouragan ne fera d'un  baobab, un déraciné

Vozz KOFFI



lundi 20 mai 2013

ALAFIA THRON KPETO DEKA


Adeptes d'Alafia à la prière

Faits généraux


Cola nuts

Alafia est la divinité la plus populaire de la Spiritualité Vodu de par sa nature fascinante et son abilité à se répandre. Le mot Alafia signifie "paix" dans plusieurs langues d'Afrique de l'Ouest comme le Haussa, le Kotokoli, le Kabyè...Vodu Alafia a plusieurs autres dénominations à savoir: Godo Vodu ("Vodu de la Cola" en Ewe), Thron ou Kpeto Deka. Kpeto est synonyme de lieu de prière (mais la signification de Kpeto est encore plus profonde que ça) et Deka signifie "un" en Ewe. On ne peut pas rigoureusement dire que Kpeto Deka signifie "lieu de prère un" car ce numero a été ajouté pour le différencier d'un autre Thron similaire, le Kpeto Ve (Ve signifie "deux" en Ewe). Les deux Throns ont des ressemblances étonnantes car utilisant les noix de cola; tandis que Kpeto Ve a beaucoup d'esprits comme le Wango, Adzakpa, Ablewa...et utilise le rythme Blekete, le Kpeto Deka vibre au rythme Agbadza. Alafia compte à son actif aujourd'hui, des milliers d'adeptes et de sympathisants dans plusieurs pays comme le Togo, Benin, Ghana, Côte d'Ivoire, Nigeria, Cameroun, USA...De nature, chaque Alafia a son temple dans tous les pays. Il est biensûr possible d'avoir deux à trois temples dans les grandes villes. Communément, un temple d'Alafia est appelé kponou où servent les chargés de prière nommés kpedziga. Ces derniers sont responsables d'entendre les prières des adeptes et de les transmettre au Vodu. Le prêtre d'Alafia porte le titre commun à tous les prêtres vodu à savoir Hunon. Soulignons que la spécialité de ce Vodu est de capturer les sorciers. Il va sans dire que les maisons qui ont Alafia font peur aux sorceirs. Nous savons bien que les sorciers sont des êtres redoutables qui opèrent la nuit sous forme d'aze-xe "oiseau sorcier" en volant par dessus les maisons à la recherche d'âmes des enfants. Les enfants dont les âmes ont été capturées par les sorciers, tombent malades et s'il n'y a pas un Vodu dans l'entourage qui puisse secourir l'enfant, il peut mourir. Si un sorcier ose survoler une maison Alafia, automatiquement il tombe et c'est le signe que Alafia l'a capturé. Dès lors, Alafia se met à le torturer terriblement jusqu'à ce qu'il ait avoué ses crimes. 



Origine d'Alafia
Il nous est difficile de déterminer avec exactitude la période où Alafia est né mais son introduction au Togo a été l'oeuvre d'un chasseur du nom d'ADZA KOSSI. Il a probablement reçu ce Vodu chez les Haussas car beaucoup de chassons d'Alafia stipulent clairement son origine Haussa. Notons que les Haussas sont partout en Afrique de l'Ouest est sont en majorité des musulmans de nos jours. Nous pouvons donc postuler que l'expansion violente de l'Islam a détruit les premiers Alafias comme système originel de croyance des Haussas. Le Vodu a été introduit au Togo puis installé pour TONYEVIADZI au début des années 1900. Notons que l'installation d'Alafia se fait généralement en deux étapes: On installe le Kpeto en premier puis, des années plus tard, on installe le Thron Ta "La tête de Thron" en Ewe. Seul le très puissant Kpeto avait été installé pour Tonyeviadzi qui l'avait installé à Goka. Tonyeviadzi étant en prison parce le Kpeto avait attrapé quelqu'un et l'avait tué (Tonyeviadzi n'avait pas inclus le Fa dans les processus du Vodu; de là, tous les prêtres Alafia étaient obligés d'inclure le Fa dans leurs processus) , Goka avait été accompagné par SOSU DZENYON chez Adza Kossi, qui lui a fabriqué le Thron Ta. Goka est donc devenu le premier Alafia Hunon au Togo à avoir Alafia au complet et de ce fait, le Chef Suprême d'Alafia au Togo. L'expansion du Christianisme et de l'Islam au Ghana ont joué négativement sur la Spiritualité originelle des Ghanéens. En ajoutant le fait que Goka fut le premier a véritablement prêcher Alafia en Africa de l'Ouest, fait du Togo le "World Center" d'Alafia avec la dynastie Goka.





Annual pilgrimage
Le pèlerinage Annuel
Ce Vodu est si puissant et si populaire que nous dénombrons de nombreux adeptes à son actif à travers le monde de nos jours. Chaque année, chaque temple organise une fête dénommée "Peta". C'est un fête qui rassemble tous les Hunons des temples Alafia ainsi que leurs adeptes. Le pèlerinage débute le vendredi nuit avec le Fa d'ouverture où l'Afandziga (Dénomination de Bokon dans Alafia) cherche le dou ou le signe sous lequel sera placé la cérémonie. Cette consultation est accompagnée de tambours et de sacrifices. La nuit du samedi est animée par une séance d'Agbadza a lieu sur la place publique. Le samedi est une journée des rituels de Gu soso et d'Ago dede couronnée par une nuit d' Agbadza sur la place publique. Le dimanche est à l'image du samedi, plein de rituels qui finit par une séance d'agbadza avec les Hunons habillés en blanc. Le lundi est appelé, dans le jargon alafien, azan voe "mauvais jour", la porte du Vodu reste fermée mais les cérémonies habituelles vont bon train avec un zan dodron à la fin de la journée. Le Peta se cloture le mardi avec le grand Agbassa pour s'assurer que le Vodu a bien reçu les offrandes.

Pour voir des videos de PETA 2013 au Centre mondial d'Alafia à Souzame (Lomé), voici quelques liens.
  http://www.youtube.com/watch?v=IXiThaQXh2s 
Or http://www.youtube.com/watch?v=OzL2QGmX4xg

Gbeda dodo (prière)
Les adeptes d'Alafia, appelés Agbasi, ont l'habitude de prier une, deux ou trois fois par semaine. Le lundi et le vendredi sont appelés azan voe "mauvais jour" tandis que les autres jours sont des azan nyui "bons jours". C'est au cours des azan nyui que les fidèles peuvent prier alors pendant le azan voe, la porte du Vodu est fermée et la prière est impossible. Le fidèle qui souhaite prier se procure 16 à 24 noix de cola auxquelles il ajoute la somme de son choix. Le fidèle en question remet l'ensemble au Kpedziga qui se charge de lui faire la prière. Le fidèle s'asseois, un ou deux noix cola dans la main, et parle au Kpedziga qui se charge de transmettre le message au Vodu. A la fin de la prière, le kpedziga fait quelques signes sur le corps de l'adepte avec une substance appelée atike "medicament". Il donne ensuite un morceau de noix de cola au fidèle ainsi que de l'eau bénite appelée aflasi.  
atike

Vodu fonfon (Réveil du Vodu)
Chaque mation, un kpedziga se charge de réveiller le Vodu en jouant du gong et en demandant la bénédiction du Vodu sur toute la journée. Ce procédé s'appelle Vodu fonfon c'est à dire "réveiller le Vodu". ou kpô huhun "ouvrir le kpô". A la tombée de la nuit, le même rituel est exécuté pour remercier le Vodu de la journée: ce rituel nocturne est appelé  kpô tutu "fermeture de kpô".

"Ago dede" et "Gu soso":
Dema 
Ce sont presque les mêmes cérémonies. Gu soso est une ceremonie pour se prémunir contre les accidents graves ou une mort subite. Sont utilisés pour cette cérémonie, les animaux suivants : les poussins, un chien, un chat. Ces animaux sont enterrés à la fin de la cérémonie (voir photo dema) pour former ce qu'on appelle dema.
Ago dede est pour ceux qui ont péché de façon grave. C'est plutôt une cérémonie expiatoire qui se fait avec des animaux suivants: poussins, un chien, un chat, un mouton et une chèvre. Le mouton et la chèvre sont consommés à la fin de la cérémonie alors que les autres animaux sont enterrés comme pour un Gu soso.
Les deux cérémonies sont souvent accompagnées de gong et d'aya voir des tambours.



Accession à la Communité d'Alafia:
Pearls of Alafia followers
L'accession à la communauté d'Alafia peut faire sous une recommandation expresse du Vodu lui même. Cette accession est connue sous le nom de Thron dudu "manger Thron". Les parents peuvent le faire pour leur enfants et les adultes peuvent en faire la demande. La caractéristique de cette cérémonie est que le Hunon lave la tête, dèjà rasée, du concerné avec de l'eau bénite mais ne lui change pas de nom. Les éléments utilisés pour cette cérémonie sont (en  Ewe) : aklala, ataku, evi, sodabi, yovo hawo, calved godo or bisi, lovinda. L'initié à Alafia prend le nom de Thron du vi ou Thron fe agbasi, les deux expressions signifiant "adepte de Tron. Le Tron du vi est facilement identifiable dans la société par les perles bleu-blanc qu'il porte autour du cou, des poignets ou des genoux.

Les prohibitions d'Alafia
Chaque prohibition d'Alafia (et toute la spiritualité Vodu d'ailleurs) est  désignée sous le nom de ko. Violer l'interdit se dit dou ko. Si un fidèle dou ko, Alafia a l'habitude de le punir sévèrement d'une maladie jusqu'à ce que le fidèle aille dé ko, l'expression signifiant "réparer le tort" et la maladie s'arrête. Voici quelque interdictions d'Alafia:
-Ne pas manger la viande du porc. cet interdit est fondamental car celui qui le viole a souvent des maux de ventre jusqu'à ce qu'il aille dé ko.
-Ne pas manger dans les marmites noircies par le feu.
-Un Kpedziga ne doit pas boire de l'alcool le jour où il doit communiquer avec le Vodu.
-Un kpedziga ne doit pas avoir de rapports sexuels la veuille du jour où il doit communiquer avec le Vodu
-Si la femme du Kpedziga a ses règles, elle ne doit pas préparer pour son mari.
-Une femme qui a eu ses règles ne peut entrer chez le Vodu.
-Une fidèle d'Alafia mariée ne doit pas tromper son mari.
-Ne pas tuer, voler, pas de sexe vulgaire, pas d'avortement....
Ces règles sont certes difficiles à respecter mais les adeptes d'Alafia, sachant Alafia sévère, observent avec ferveur, ces règles: Il n'y a pas de place à la déviance dans la Communauté Alafia.


L'Ordre des Prêtres Alafia
Goka dynasty
La Communauté d'Alafia est très large et compte un grand nombre d'adeptes à travers le monde. Cette communauté est coiffée par l'Ordre des Prêtres Alafia. Cet Ordre est composé par tous les Hunons d'Alafia. Cet Ordre est responsable de l'installation des nouveaux temples d'Alafia et l'organisation des pèlerinages annuels. L'Ordre est aussi responsable du choix du successeur d'un Hunon décédé. Les disputes dans la communauté sont aussi sous sa responsabilité. Le siège social d'Alafia se trouve au Togo et plus précisément à Souzame (Lomé). Le Président de l'Ordre est appelé Hougbonon ou Hounongan signifiant "Suprême des Hunons". L'actuel Hunongan est Togbui AGBENYINU GOKA IV.

La dynastie Goka
-Awudza Goka I (jusqu'en 1969): Il est la référence dans la Communauté d'Alafia. D'aucun le considèrent même comme le Prophète de ce Vodu car c'est lui qui a véritablement prêché Alafia en Afrique de l'Ouest et a donné une dimension missionaire à ce Vodu.
-Gbeklu Goka II (1970-1982) : Successeur d'Awudza, il était particulièrement impliqué dans la voduisation d'Alafia au Benin, et au Ghana. C'est un hunsru 'un consacré' et étaient entrain d'installer Alafia pour Aguvodu de Togoville avant de décéder en 1982.
-Attisogbe Goka III (1983-2004): Lorsque Gbeklu était mort, Attisogbe a continué le travail de son prédécesseur et finit l'installation du Vodu pour Aguevodu de Togoville. Attisogbe était particulièrement intéressé par l'idée d'installer le Vodu en Côte d'Ivoire. Durant ses 21 ans de règne, il a installé beaucoup plus d'Alafia que tous ses prédécesseurs réunis. He est mort en 2004 en laissant son trone à l'actuel plus Haut Dignitaire Alafia du Monde: Togbui AGBNYINU GOKA IV.

Un exemple de dynastie Alafia: Les Aguevodus de Togoville
Aguevodu était déjà un artiste Goha et un Hunon avant d'être sommé par le Fa à recevoir ce Vodu. Il était allé voir Gbeklu Goka II qui lui a installé le Kpeto en 1981. A la mort de Gbeklu en 1982, c'est Attisogbe qui a pris la charge de finir le Vodu en 1983 en lui installant la Thron Ta. De 1983 à 1998, Aguevodu a géré son Vodu avec un succès remarquable avant de laisser le trone à son fils Fianyo, qui a pris le titre d'Aguevodu II à l'âge de 32 ans. Dynamique et jovial, Finyo a été l'artisan de l'installation d'Alafia à Messan de Dokumé (Togoville). He est mort en 2010, très jeune, succédé par son frère Tovinyo Aguevodu III, l'actuel Alafia Hunon de Glimé. En addition à Alafia, les Aguevodu possèdent aussi des Vodus comme:  Hebiesso, Sakpata, Dan, Torhorsu, Avlekete, Aziza, Egun, Nan, Fa, Gakutu...


Alafia est un Vodu particulièrement fascinant  du fait de son abilité à se répandre rapidement et à attirer des fidèles. L'installation de ce Vodu nécessite du temps et de l'argent. Seuls les gens natis peuvent s'aventurer à prendre ce Vodu car les dépenses d'Alafia, dues la manière le nourrir et d'organiser des pèlerinages annuels, sont énormes. Oui! Alafia est belle et chère; c'est à prendre ou à laisser.


Tsetula TSAGLI

jeudi 16 mai 2013

TERMINOLOGIE DU VODOUISME




PETIT DICTIONNAIRE POUR COMPRENDRE LE "VODOUISME"
1-Azé: nom masculin; mot éwé pour désigner sorcellerie.
2-Bokonon: nom commun; Spécialiste de FA.
3- FA ou Afan:nom masculin. Langage de communication avec les vodous. C'est la géomancie ou art de prévision et de fouille de données dans le vodouisme.
1-Vodu ou Vodou: nom commun ;( pluriel :vodus ou vodous.)
         1-Un être ou un individu qui fait preuve de qualités exceptionnelles et les met au service de la société  dans un but la libérer et/ou de la mettre à l'aise.
           2- Grade ou titre donné à un individu qui a atteint le sommet de sont art.
                 Exemple: Samuel Eto'o est un vodou du football.
           3- Entité religieuse qui libère et met l'aise la société. 
                  Ex: Nyigblin est un vodou
           4- -vodou(e): epithète, relatif au vodou; ex: un prêtre-vodou, un roi-vodou
           *Langage vodou: 
                      1-Ensemble de règles et de principes conçus dans un but d'épanouissement social d'une bonne entente, d'une bonne ambiance.
    2- Ensemble de signes utilisés pour communiquer avec un ou plusierus vodus
Ex: le FA ou la géomancie est le langage vodu par excellence.
              *La vodou-attitude : Aptitude à mettre son entourage à l'aise avec jovialité et amabilité.
       
2-Vodouique: adjectif; relatif au vodouisme ; ce qui est codé en langage vodou
. Ex: la culture arabe est non vodouique.

3-Vodouisme: nom masculin, pluriel: vodouismes
        1- Philosophique: Toute vision du monde visant à libérer la société et à mettre tout le monde à l'aise.
        2-Religieux: la foi en un plusieurs vodous et le respect strict des règles vodouiques.

4-Vodouiste: adjectif 
        1- Une personne qui pratique du vodouisme. Ex: Vozz KOFFI est un vodouiste pratiquant.
        2-Partisan du vodouïsme; artiste, écrivain...qui defend le vodouisme.
                     Ex: Akpalo Nyavo est un artiste vodouiste
     3- Homme d'actions ou de mots qui se donne pour but de combattre les vices de la société et en   mettant en    place de quoi rendre la société meilleure.C'est l'engagement. Ex: Komlan Kpogli est un journaliste vodouiste.
          4- personne socialement irréprochable par son comportement, sa probité et avec qui les gens se    sentent à l'aise.

5-Vodouité: Nom féminin.
                1-Caractère voudouïque de quelque chose ; Ex: la vodouité d'un livre ou d'un art.
                2-Nature divine de quelque chose ou d'un objet: la vodouité d'une chanson.

6-Vodoucie: Nom féminin.
                 Cractère vodouïque ou suranturel de quelqu'un.
          NB: Vodoucie s'emploie pour une personne alors que la vodouité s'emploie pour une chose.
         Ex: La vodoucie de Kidzo est différente de celle de Gbessi.

7-Vodouiser: Verbe transitif de premier groupe ( p.passé: vodouisé, p.présent: vodouisant)
            1- Mettre à l'aise, libérer, rendre agréable au monde. Ex: Vodouiser une culture ou une religion.
            2- Donner un aspect socialement agréable à quelque chose.

8-Vodoucratie: nom féminin (pl: vodoucraties) Un système politico-religieux dans lequel le pouvoir suprême appartient aux vodounons et le pouvoir politique est confié aux civils. 
Ex: La vodoucratie Nyigblin de Togoville.

9-Vodounon:nom commun (pl: vodounons) un prêtre ou une prêtresse-vodou

10-Vodoufio: nom masculin (pl: vodoufios) Un roi ou chef-vodou. C'est un roi qui gouverne les civils et qui est sous l'autorité du Conseil des vodounons.

11-Vodouisant(e):  1-Adjectif, qui vodouise/ qui met à l'aise tout le monde. Ex: une chanson ou une action vodouïsante.
                                2-Nom: ( d'origine Haïtienne) Qui pratique le vodouisme; synonyme : vodouiste

12-Vodouisation: Nom, Manière ou action de vodouiser.

13- Vodouïde: nom masculin; un élément du vodouisme. Ex: Cette canne est un vodouïde.

14- Zoka: nom masculin (de l'éwé Zo "feu" et Ka "corde", litt "corde de feu"), force brute et arme de guerre fabriquée à partir des éléments de la nature.
15- Agbokpato: Nom commun; Celui ou celle qui ne croit pas au Vodu; un mécréant dans le vodouisme religieux.




          

mercredi 15 mai 2013

VODOUCRATIE NYGBLIN



[LECTURE : TOGOVILLE, HISTOIRE D'UNE THEOCRATIE de Afandina DOSSEH,1994]

SYSTEME DE GOUVERNEMENT NEGRO-AFRICAIN: LA THEOCRATIE NYIGBLIN, LE SYSTEME QUI N'A PAS BESOIN DE CHEF.

Acquis1: NYIGBLIN est le forgeron de MAWU (Dieu chez les EWés). Il est interdit de faire une quelconque représentation du Vodu NYGBLIN.
Acquis 2: MAWU(Dieu) est unique (ce nom MAWU n'ayant pas de pluriel) et il est interdit d'en faire une représentation quelconque ou de lui vouer un culte.

La "théocratie-Nyigblin" est un système politico-religieux des Ewés , dans lequel le pouvoir suprême est détenu par les prêtres-vodu(l'Aveto et les vodunon) et le pouvoir politique est confié aux Assaffo qui sont plus proches du peuple, le tout relié par un Vodu-fio ( roi-prêtre) qui est doté d'un petit pouvoir religieux et a le pouvoir politique suprême. Les Assaffos, plus proches du peuple, transmettent la volonté du peuple au Roi-prêtre sur la base de laquelle il prendra ses décisions.

Dans ce système, chaque famille africaine (donc plusieurs familles modernes) se dote d'un chef de lignage qui a une responsabilité morale de régler les différends au sein de son lignage. Les chefs de lignage sont sous l'autorité politique des Assaffos qui détiennent le vrai pouvoir politique et assurent la grande partie des affaires de la cité. Le conseil religieux, instance suprême, s'occupe de la Justice (la justice étant chose sacrée: ils ne s'occupent que des cas graves comme les différends fonciers, les crimes et les vols aggravés) et du bien-être social.
On voit bien que la grande partie des responsabilités revient aux vodunon (prêtres) et aux Assaffos. Le Roi-prêtre a un statut plus symbolique. Voilà pourquoi, à mort du Roi-prêtre, l'interrègne a une durée minimum de 20 ans durant lesquels le peuple est sans Chef mais les affaires de la cité marchent!

Albert de SURGY, ethnologue français qui a étudié ce système écrit: << [Les Vodu-Roi des Ewés] afin d'exercer une réelle domination sur leurs semblables,il leur semble nécessaire d'entrer en rapport avec de telles puissances ([les vodus]) pour se les concilier, pour en profiter ou pour les commander...On pourrait penser qu'un tel ancrage de l'autorité dans l'invisible est de nature à favoriser l'oppression et l'arbitraire. Cependant le sacré en question s'impose à tous les vivants. Les premiers à lui être soumis sont les chefs eux-mêmes et la condition qui leur est faite est si astreignante qu'à moins de trouver satisfaction à sacrifier son existence au service de la communauté, nul n'a l'ambition d'acquérir ce statut>>
Le respect des normes Nyigblin ont assuré paix, prospérité et cohésion sociale à un ensemble d'ethnies de Bè,Baguida,Porto-Séguro,Badougbé, Ekpui,Azahoun...le tout formant le Royaume de TOAGO. Cette paix et cette tranquille ont été bouleversées suite au contact avec les Allemands et les missonnaires britaniques. Le traité de protectorat de 1884 a occasioné des guerres fratricides et une course vers le pouvoir politique qui ont semé la pagaille dans ce petit Royaume tranquille.

L'auteur conclut en ces termes:
<<Le monde traditionnel de Nyigblin était conservateur,mais pacifique et sécurisant. Jetés dans les tourmentes du monde contemporain, les Togo y ont-ils vraiment trouvé un art de vivre supérieur ?>>

Tsetula TSAGLI

LES ELEMENTS DE BASE DE LA SPIRITUALITE VODU


MAWU,VODU, ZOKA, AZE
Avant de définir un concept plus grand (le vodouisme) il est nécessaire de faire une mise au point sur tous les éléments qui serviront de base à ce concept. Le voduisme est un concept que les Africains peuvent exporter c'est-à-dire l'enseigner au monde car ce concept a permis aux Africains d'éviter les guerres de religion et a assuré une éducation pacifiste au petit Africain. J'oserai même dire que l'éducation de l'Africain est codée en langage vodu car c'est cette éducation qui a préparé le terrain à l'ouverture de l'Africain à d'autres religions.     D'autres cultures non vodouistes ( non codées en langage vodu) comme la culture arabe, sont moins ouvertes à d'autres religions.
   Un adage éwé dit « ta blabla afe be tsona » dont une interprétation donne : « Ce n’est que chez toi que peux recevoir ton éducation de base. »  Ceci sous-entend que l’éducation exogène (du monde extérieur) n’est que complément de l’éducation endogène (familiale, ethnique…) et qu’aucune éducation exogène ne saurait remplacer l’éducation endogène. On ne peut briller culturellement que si l’éducation de base, le pilier, la pierre angulaire, la fondation, est rigidement solide. Le mal de notre ère est que beaucoup d'Africains ne voient que la surface de l’éducation endogène négro-africaine ou n’en ont pas du tout ! Ce qui les empêche de comprendre certaines réalités africaines comme le VODU, le ZOKA qui est la magie negro-africaine, l’AZE qui n’est rien d’autre que la sorcellerie et le MAWU, considéré comme l’équivalent  de Dieu.
 Il est donc fondé d’éclaircir ces notions qui sont restées floues ou inexistantes dans les esprits de ceux qui sont censés les connaître. On atteint le comble du ridicule quand ceux- là qui ne connaissent rien à leur propre culture, se mettent à y émettre des critiques.

·         MAWU qu’est-ce que c’est ?

         Mot d’origine éwée, MAWU est composé de ME et de  WU.
Me : le pronom personnel sujet « Je » et WU : verbe signifiant « surpasser ». Il est clair que l’étymologie du mot MAWU donne : Je surpasse ou si on tient compte de la conjugaison on tombe sur « l’Insurpassable ». De là nous dirons que : MAWU est l’Etre ou l’Intelligence Suprême qui surpasse tout dans la cosmogonie des Ewés.
   La conception que les Ewés ont du MAWU est plus profonde : MAWU est cette énergie première, cette force basique qui a tout créé à savoir la Terre,les vodus, la nature et les Hommes, qui rend justice et qui prend soin de tout le monde. C’est pourquoi, avant de dormir, les Ewés disent « MAWU ne fon mi » qui signifie « Que Dieu nous réveille ». Ajoutons aussi que ce mot MAWU ne s’emploi jamais au pluriel ! Mawu n'admet ni  représentation ni culte. Voilà pourquoi les colons ont cru que les Africains n'adorent pas Dieu sans savoir que c'est INTERDIT DE VOUER UN CULTE A DIEU car seules les forces de la nature aiment l'adoration et les cultes. Ceux qui prétendent vouer un culte à Dieu n'ont qu'à nous montrer en quoi ils ne le vouent pas à une autre force de la nature! Question de théologie!
Le Roi AgbanonII de Glidzi donne cette définition de MAWU:
"Les Mina -comme tous les Noirs d'ailleurs- croient en un Etre Supreme qui a tout créé: les vodus et l'univers, avec tous les oevres qu'il contient. Ils appellent cette divinité suprême Mawu, "l'Insurpassable" . I1 est incréé, immense, très puissant, invulnerable et immortel. Tout arrive selon sa volonté, le bien comme le mal. Il reside partout. Il est aussi bien en haut, dans les profondeurs de la voûte céleste, que dans les trefonds de la terre. Il n'a pas de forme precise. Il se sert du monde et le depasse de toute son intelligence et de toute sa puissance. Mais ce Dieu, par sa grandeur meme, ne s'occupe guère du monde. Il a des agents qui font ce travail, à qui il a donné tout pouvoir :ce sont les vodus." dans Histoire de Petit Popo et du Royaume GUIN. 1934 
Tout individu doué de raison sait que les Ewés ont conscience d’une entité religieuse insurpassable avant tout contact avec les impérialistes. Ainsi avons-nous des noms dérivés de MAWU comme :
   Mawunyon : Dieu est bon
Mawuena: Grâce à Dieu
     Mawulolo : Dieu est grand
     Mawulawoè : Dieu le fera
  Mawufemon : le chemin de Dieu      
Mawuse : Dieu a entendu      
Mawuenya : C’est Dieu qui sait       
Mawugbe : la parole (la voix) de Dieu etc.

Léopold II, Roi des Belges écrit le 12 Janvier 1883 :  « Le but de votre mission n'est point d'apprendre aux noirs à connaître Dieu ; ils le connaissent déjà depuis leurs ancêtres. Ils parlent et se soumettent à Nzambi-Mpungu ; Mvidi Mukulu ; Mungu etc... » Les impérialistes savaient bien que nous connaissons Dieu avant leur arrivée.


·         Qu’entend-t-on par VODU ?

           Contrairement à la croyance populaire, le mot VODU ne vient pas du Fon mais de l’Ewé car le Fon est une langue dérivée de l’éwé puisque les Fons d’aujourd’hui et les Ewés ont une histoire commune ; ils s’appelaient ensemble des Adja-Ewés, avant de se séparer en deux groupes à Allada (cf Gayibor 1985) ; donc, chercher à comprendre le mot vodu à partir du Fon, c’est comme chercher à comprendre le mot philosophie à partir de la langue française !

    Le mot  VODU a deux racines éwées : VO et DU

VO : Verbe, qui signifie « libérer »,  « mettre à l’aise »
DU : nom, qui veut dire « société », « village,ville,pays,cité »
L’étymologie du mot VODU donne donc l’idée de tout ce qui libère ou met à l’aise la société, le village, la ville ou le pays. Sa dimension religieuse donne ceci : Est appelée VODU toute entité religieuse qui libère ou met à l’aise la société. Avant de dormir, les Ewés ne disent  JAMAIS « vodu ne fon mi » pour dire « que vodu nous réveille !!! ». Les noms comme vodu, vodusi, voduvi(les trois signifiant « le consacré ») ou vodugan (ancien des consacrés) sont réservés aux personnes  qui ont fait le couvent. Le mot vodu est tellement ordinaire qu’on l’applique à tous ceux avec qui on se sent à l’aise : vodua ! est une interjection très courante chez les jeunes Ewés.

                GBADEGLA
(photo de  Vozz Koffi, Juillet 2011) 
      
        
 Contrairement à un MAWU  polyvalent, le vodu est une entité spécialisée dans un nombre plus ou moins  précis de domaines. Ainsi a-t-on différents types de vodu : les vodus spécialisés dans le domaine des problèmes d’accidents, de maladie, de famille, de sorcellerie…





                           GU ou EGU
           (photo de  Vozz Koffi, Juillet 2011) 




NYIGBLIN
                          



                           AHOLU:
       (photo de  Vozz Koffi, Juillet 2011) 
        

NB : Le vodu ne tue pas en règle générale et a une capacité de juger ce qu’on lui a demandé avant d’agir selon la situation. Par exemple, si vous demandez au vodu, une promotion au travail alors que cette promotion va susciter de la jalousie et vous rendre malheureux, il ne le fera pas ! Ou si une femme veut épouser un homme qui va briser toute sa vie sentimentale, le vodu refusera de le lui donner !!! Voilà une différence capitale entre le vodu et le ZOKA. Mais un vodu gendarme ou justicier comme So ou Alafia qui s’occupe des voleurs, des assassins, les sorciers, peut prononcer et exécuter une peine capitale s’il y a eu crime ou tentative d’assassinat ! : Cette action a pour but de libérer la société en la nettoyant des malfaiteurs.


·         Le ZOKA : C’est quoi ?

ZOKA vient de 2 mots éwés : ZO et KA.
ZO : nom, « feu »
KA : nom,  « corde »
 ZOKA signifie donc  corde de feu étymologiquement parlant. Un autre mot d'origine Yoruba désigne le Zoka: c'est ou Ebô. Mais une interprétation plus profonde s’impose : le ZOKA lie des forces élémentaires de la nature pour avoir une puissance de feu. C’est comme fabriquer une arme à feu à partir d’une association de métaux. Le ZOKA est donc une arme de défense ou de destruction que tout individu peut manipuler à sa guise et selon sa moralité, ses états d’âme, son tempérament…
La tradition orale dit que le ZOKA vient des chasseurs qui, pour affronter des animaux féroces comme le lion ou le léopard, ont besoin de plus qu’une arme à feu.
Le ZOKA a un nom ou une formule d’appel et n’entre en action que quand cette formule est prononcée: la formule s'appelle "Gbesa" ou approximativement, formule incantatoire. 
  Il arrive que des gens utilisent des formules incantatoires comme nom pour se protéger. Les noms comme Mlapa, Tsagli,Akpo... sont des gbesa ou formules incantatoires et il est souvent impossible de les expliquer en Ewé.
     REMARQUE : Le ZOKA tue, blesse, détruit, rend fou, usurpe le bien d’autrui… de façon AUTOMATIQUE. Le ZOKA ne réfléchit pas ; c’est comme un robot qui obéit dès qu’il est activé. Il est très dangereux parce qu’il peut échapper au contrôle de l’utilisateur ; il doit être nourri avec du sang de bétail ou de volaille voire du sang humain ! il exige des fois des animaux particuliers comme un perroquet, lézard, grenouille…C’est une arme de guerre redoutable avec des résultats effrayants.

Le Zoka a ses avantages et ses inconvenients:
         L’empoisonnement : si quelqu’un a mis du poison dans votre nourriture, il existe des ZOKA pour l’identifier.
          Infidélité : Il existe des ZOKA qui peuvent bloquer deux partenaires pendant l’acte sexuel si le mari ou la femme de l’un des partenaires l’a. C'est pour s'assurer que votre partenanire ne vous trompe pas. Voici un exemple palpable au Kenya :http://www.youtube.com/watch?v=QFMHZkbRg94
          Embuscades : Si vous tombez dans une embuscade, il existe des ZOKA pour vous en tirer indemne.
          Accidents : Vous pouvez sortir vivant d’une explosion d’avion avec un ZOKA ! Exemple: Eyadema sorti miraculeusement de l'explosion de Sarakawa; Guillaume SORO sorti aussi d'un hélicoptère explosé...
          Les pluies : Faire pleuvoir à volonté même en période de sécheresse. 
     Exemple: le Pasteur Wiliam Tété du Togo peut en témoigner; Il a osé provoquer les Togovillois!
          La force de travail : Pouvoir cultiver des hectares et des hectares de terre avec une simple houe !

Un Zoka  (photo de  Vozz Koffi, Juillet 2011) 
   

         Il y en a encore que je ne finirai de citer comme la téléportation, protection contre les balles… . Cependant, les individus mal intentionnés, peuvent utiliser un ZOKA pour causer un accident et utiliser un autre pour s’en sortir seul indemne et tuer tous les autres !! Ou bien causer la pluie pour gâcher une cérémonie !! 
En conclusion, le ZOKA est cette force brute capable du bien et du mal que tout individu peut utiliser à sa guise. C’est pourquoi, certains vieux, avant de mourir lèguent leurs ZOKA à leurs enfants les plus consciencieux; en présence d’enfants trop égoïstes ou hautains, les vieux préfèrent les détruire avant de mourir.


·         L’AZE ou la sorcellerie ?
-          Nature :
L'AZE est souvent comparé à la sorcellerie mais ensorcellement.fr donne la défintion suivante de la sorcellerie:"La sorcellerie noire est un pacte conclu entre le sorcier et une forme négative, dans les cas les plus extrêmes, il s’agit du diable, dans les autres, il s’agit d’un djinn ou un démon puissant". Nous pouvons donc nous pouvons postuler que AZE est une force brute de la nature avec laquelle les être humains peuvent conclure des pactes. L’AZE est différent du ZOKA et du vodu en ce sens que, en matière de sorcellerie, c’est une personne même qui est  transformée en force surnaturelle par une tierce personne comme soeur, parents, grand-parents... Les femmes sont nombreuses dans ce domaine contrairement au ZOKA qui est très populaire chez les hommes. L’essence de l’AZE veut que les AZETO (sorcières et rarement sorciers) vivent en communauté. Ils peuvent prendre l’apparence d’un oiseau (souvent le hibou) et opèrent la nuit ou à midi juste. Ils « cotisent » des êtres humains et des fois leurs propres enfants ! Ils mangent la chair humaine ou la transforme en viande de mouton ou de bœuf pour vendre.
Souvent, les "donneurs d'AZE transmettent  l’AZE à leurs "initiés" en mettant l’AZE dans de la nourriture par exemple. Les enfants  peuvent en avoir sans le vouloir dès le bas âge. Contrairement au ZOKA qui peut être détruit, l’AZE est non destructible ; sorcier une fois, sorcier à vie. A la rigueur, un sorcier peut être rééduqué par un vodu à mieux utiliser sa sorcellerie dans des domaines plus productifs comme la guerre, l’intelligence, la science…d’ailleurs la science occidentale est considérée comme « yovo fe aze »( sorcellerie du blanc)
-          Utilité :
                             L’AZE est le service secret par excellence des Rois dans le temps en ce sens que l’azeto est capable d’espionner un ennemi sans se faire repérer puisqu’il peut se transformer en oiseau ou prendre une autre apparence. L’azeto peut donc signaler la position de l’ennemi en temps de guerre ou fournir tout renseignement capable d’aider les troupes du Roi. L’azeto est capable aussi d’explorer la dimension temps pour faire des prédictions quant à l’issu d’une guerre ou toute occurrence dans l’avenir.

CONCLUSION GENERALE:

Vidéo 2

            Beaucoup ont tendance à placer la vodu et le zoka dans le même panier par pure ignorance. Il n'ont pas cherché à savoir non plus car il y a eu un travail préalable de vampirisation de nos cultures et traditions pour empêcher les Africains de découvrir les richesses dont regorgent nos traditions. Le Vodu n'a rien à voir avec le diable ou le démon comme on a voulu nous le faire croire: ce n'est qu'une campagne de diabolisation de l'Africain à travers la diabolisation de sa culture et sa religion. Les colons connaissent même mieux la valeur et l'efficacité d'un vodu car ils sont nombreux à venir chercher leur bonheur en Afrique chez les vodus; il suffit de vivre dans une maison de vodu comme moi pour assister à ces réalités. Beaucoup croient aussi que les religions importées ont sonné le glas du vodu mais ils oublient que celà fait plus de 16 siècles que ces religions n'ont pas réussi à déloger le vodu. Les Africains savent le vodu trop puissant pour l'abandonner. Beaucoup vont à l'Eglise mais quand ils sont devant des problèmes concrets, ils retournent voir le vodu. Mon grand-père est grand prêtre vodu mais il a été baptisé et a toujours pris sa communion jusqu'à sa mort sans avoir de problèmes avec ses vodus! Vodu n'est pas satanique car SATAN n'existe pas dans la culture vodoue (Vidéo 2).
 On nous dira que les BOKO HARAM et les ISALAMISTES du nord Mali ansi que les Croisades chrétiennes sont fruits d'une mauvaise interprétation des "écrits saints" mais je signale qu'il y a, en Afrique, plusieurs vodus avec des principes différents voire antagonistes qui n'ont jamais conduit à des guerres de religion! Les Africains se faisaient la guerre mais jamais pour des motifs religieux. Les barbaries de guerres de religion sont arrivées avec les colonisations successives arabe et européenne.

 NE VOUS LAISSEZ PAS PRENDRE AU PIEGE DU CLIENTELISME RELIGIEUX DES RELIGIONS IMPORTEES; beaucoup de pasteurs,de prêtres et autres prétendus hommes de dieu, ne se battent que pour de l'argent et du bien matériel!

Tsetula TSAGLI