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Zuma et ses femmes |
Quand nous parlons de civilisations africaines, beaucoup se mettent dans la tête que nous faisons une apologie aveugle des valeurs "traditionnelles". D'autres voient dans nos écrits un appel aveugle d'un retour vers des valeurs retrogrades, incompatibles avec l'évolution du monde, qui tireraient nos nouvelles sociétés "civilisées" vers l'arrière. Les valeurs traditionnelles "dépassées" ne pourrons pas servir dans une société "évoluée" ou n'a pas sa place dans une civilisation qui s'occidentalise. Il y a du vrai dans ces constats car, nous ne devons pas juste nous contenter de retourner vers ces valeurs dans un seul souci de regagner notre authenticité. Les valeurs authentiques de nos sociétés ne sont pas toutes idéales! elles ne sont pas toutes dépassées non plus! Lesquelles de nos valeurs ont tiré nos sociétés vers le bas? Nous allons discuter du cas de la polygamie qui reste un CANCER de nos sociétés.
Il y a de quoi inquiéter les hommes ici. La polygamie a été la source de plusieurs de nos problèmes en Afrique Noire.C'est une fierté pour un homme d'avoir beaucoup de femmes sans aucun doute car les hommes qui avaient beaucoup de femmes étaient très respectés puisque cela renforce son statut de Grand homme parmis les autres hommes.
Les avantages
Les hommes faisaient beaucoup d'enfants pour avoir des bras valides pour l'agriculture et s'assurer leur sécurité. Le nombre élevé de femmes assurait la commercialisation des produits agricoles. Cette polygamie a assuré le peuplement de l'Afrique pendant l'esclavage arabo-musulman et européen...
Les inconvenients
- Haine inter-femmes causant la haine inter-enfants
Rendons-nous à l'évidence :
Deux femmes d'un même homme ne s'aiment et ne s'aimeront jamais. Nul n'a été content de partager son conjoint avec autrui, qu'il soit homme ou femme. Pire, souvent ces femmes vivent dans une même maison où l'atmosphère reste invivable. Les querelles entre les femmes sont tellement intenses qu'il est difficile à des enfants issus de mères différentes, mais de même père, de s'entendre : ne leur demandez même pas de s'aimer : c'est chose impossible! Le mari dans ces situations, n'arrive jamais à contenir la HAINE qui sévit dans sa propre maison, aussi puissant soit-il. Il s'efforce de calmer les situations mais devant la haine entre les enfants, il reste IMPUISSANT. Aucun homme n'a réussi à aimer deux femmes de la même façon ; il y a toujours certaines femmes que le mari traite mieux que d'autres. Et quand un mari n'a plus grand sentiment pour sa femme, il lui est difficile de s'occuper des enfants de ladite femme puisqu'il a du mal a s'occuper de la femme même. Les enfants payent le prix fort quand leur mère n'a pas les moyens pour s'occuper d'eux indépendamment du mari. On verra quelques enfants avoir droit à des avantages alors que d'autres végètent dans la misère; certains enfants iront loin dans les études alors que d'autres n'en feront pas même quand il sont intelligents. Le grand pouvoir du mari dans nos sociétés permet à l'homme de mettre la femme à le porte sans justification : en plus, une femme qui se fait jeter dehors par son mari, est encore mal vue et vouée au gémonies de la société. Ce qui fait que certaines femmes, préfèrent rester dans un mariage où rien ne va plus, plutot que de quitter leur mari.
Ajoutons à ces genres de problèmes dejà durs, l'influence de la famille du mari. Les soeurs de l'homme, souvent "rivales" des femmes de leur frère, ne facilitent pas la vie à ces femmes dans les maisons familiales. En plus des soeurs du mari, la belle-mère, superpuissante dans ces situations, peut aller jusqu'à demander à son fils de jeter sa femme dehors. Les hommes sont aussi influencés par leurs frères, les autres maris de la femme selon la coutume, qui peuvent pousser un homme monogame au départ à être polygame.
Donc si nous résumons la situation d'une seule femme :
-elle rivalise avec d'autres femmes
-elle vie avec ses rivales
-elle vit sous la menace de ses belles soeurs
-elle vit sous la pression de sa belle mère
-elle doit aussi cajoler les frères de son mari
-elle doit respecter son beau père
-ses enfants rivalisent avec d'autres enfants
-le mari peut la laisser n'importe quand
-la charge de ses enfants lui incombe en grande partie
-sa vie et le bonheur de ses enfants dépendent de l'amour que son mari lui voue.
-dès que le mari polygame cesse de l'aimer, sa vie est fichue.
Vue l'atmosphère insoutenable dans laquelle la femme vit et la précarité de sa destinée, certaines d'entre elle ont recours à des méthodes peu conventionnelles pour garder leur mari: "Gbontémi", les zokas...
Pour faire face à la concurrence,
d'autres utilisent SOUVENT la sorcellerie. Voilà pourquoi la sorcellerie est très répandue chez les femmes par instinct de survie dans une société polygame et trop coercitive. L'introduction de la sorcellerie dans cette histoire de polygamie, détruit beaucoup de choses. Des enfants intelligents sont assassinés ou rendus fous par les coépouses de leur maman; d'autres fuient la maison pour toujours; il n'y a pas que des femmes qui peuvent introduire les forces occultes dans la maison: les enfants , ayant hérité des rivalités de leurs mères, peuvent avoir recours à ces forces occultes pour s'entretuer, se rendre malades, fous.... Bref, nous tombons dans un cercle où une maison familiale devient un véritable enfer pour les enfants et les leurs mères. Le TRAUMATISME généré par une telle situation fait que certains enfants ne retournent jamais chez eux! d'autres n'iront plus voir leur père jusqu'à sa mort parce que ce dernier ne s'étant pas occupé d'eux, les laissant souffrir toute leur vie, les abandonnant à leur sort....d'autres ne viendront pas aux funérailles de leur père; certains iront jusqu'à refuser de payer des soins à leur père malade! On n'accusera pas ces enfants car nul ne sait à quel point il a été traumatisé par cette atmosphère DESTRUCTRICE de la maison familiale. D'autres parents ne connaîtront jamais leurs petits enfants à cause de la vengeance de leur enfants. Les enfants qui fuient la "guerre familiale" n'accepteront jamais de prendre la relève de leur parents quant à la transmission de la tradition car un enfant qui subit les effets de la sorcellerie d'une rivale de sa mère, a toutes les chances de rejeter même le vodou qui n'a rien à voir dans tout ça! Il préfèrera être un chrétien ou un musulman par réaction à ce traumatisme. On comprend pourquoi certains enfants refusent de prendre la relève d'un père vodouiste.
Si le père laisse un héritage important dans cette situation, la guerre ne fera que s'envenimer. C'est là même qu'on voit qui est qui! Les mères par-ci, les enfants par là, c'est la guerre générale. Tous les biens familiaux sont vendus et les revenus sont partagés de façon INEQUITABLE! ça n'a jamais été équitable. La maison familiale, des fois, échappe à la règle et reste occupée par la famille de l'homme, omniprésente dans tout ce processus. Certaines femmes se voient renvoyées de leurs maison par la famille du maris! D'autres membres de certaines familles, devenus riches, refusent de s'occuper des enfants qui portent le même noms qu'eux...s'il faut ajouter les autres frères du beau père et ses descendants, les problèmes sont multipliés par mille!C'EST UNE BOUCLE INFERNALE! IL AURAIT SUFFIT QUE L'HOMME AIT GARDE UNE SEULE FEMME POUR REDUIRE CES PROBLEMES.
La polygamie a beaucoup joué contre la transmition des valeurs authentiques de génération en génération. Elle a donc eu un effet néfaste sur la sauvegarde de nos traditions et coutumes qui rejetées en bloc par des enfants trop traumatisés par la sorcellerie et les Zokas (Cf :
Eléménet de base du concept vodouisme)
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Les valeurs africaines sont différentes de celles européennes |
Proposition de solution:
- Que dit le Vodouisme? Le Roi Agbanon II de Gildzi écrit dans : "Histoire de Petit Popo et du Royame des Guins" :
" Mawu (Dieu Suprême) créa Segbo-Lissa et Anana-Bliku, puis Legba et Gu. Les deux premiers, Lissa et Anana, avaient pour mission de donner naissance aux autres divinités, mais si Segbo-Lissa était un male, Anana-Bliku n’avait point de sexe. Que faire alors ? Ils confièrent leur embarras aux deux messagers de Mawu : Legba et Gu. Ceux-ci, après reflexion, se mirent d’accord, l’un, Gu, pour pratiquer l’incision genératrice du sexe féminin, l’autre, Legba, pour donner à l’acte sexuel le pouvoir de procreation. Ainsi naquirent Sakpatè, Heviesso, Tokpadoun et Dan. Mawu felicita ces deux messagers de leur initiative et leur donna une place d’honneur parmi toutes les divinites. C‘est l’origine de tous les habitants de la terre. Mais Tokpadoun, la femme de Heviesso, etait assidument courtisée par son frère Sakpatè. Cette situation créa entre eux une rivalité que la vagabonde Dan s’employa à envenimer. Alors, dans sa colère, Heviesso se detacha de la terre pour aller se fixer au ciel. La voûte céleste telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui est une construction réalisée par Heviesso. Dan se fixa dès lors entre les deux rivaux, dans l’atmosphbre, pour continuer à jouer son rôle perfide. La lutte se poursuit encore de nos jours. Lorsque Dan est avec le terrible Heviesso, on la voit sous la forme d’un serpent lumineux (I’éclair), encourageant le tonnerre ou la foudre à anéantir la terre. Quand, au contraire, Dan sert Sakpatè, on la sent, onduleuse et invisible, dans le vent qui empêchela pluie de tomber."
NB: Ceci est une MYTHOLOGIE, sortie de l'imaginaire humain, pour définir une
hiérarchie entre les vodous! En réalité, il n'y a pas cette hiérarchie: Les vodous sont égaux. Biensûr nous pouvons mentir que ce sont des écrits tombés du ciel et ensuite aller massacrer d'autres peuples avec ça. Mais ne nous méprenons pas, les seules écritures saintes qui existent dans le vodouisme sont le
FA. Et personne n'a réclamé que le Fa est tombé du ciel. Le but d'avoir une hiérarchie entre les vodous est de pouvoir vouer un culte à l'ensemble des vodous chez un seul et unique vodou : le
So ou Hevieso jusqu'à aujourd'hui. La seule Energie qui unit les vodous est MAWU. Je pourrais dire directement que les vodous sont monogames. Mais cette myhthologie montre l'existence de vagabondage même chez les vodous. Ce pendant, il n'existe aucun vodou POLYGAME.
Supprimer la polygamie! les hommes ne seront jamais fidèles à leur femme, ça on le sait: mais de grâce, faites des enfants avec une SEULE femme! celà REDUIRA CONSIDERABLEMENT beaucoup de problèmes. On ne parle pas d'une loi interdisant la polygamie mais une vraie culture de monogamie. Je m'explique : Aucune loi interdisant la polygamie empêchera un homme de divorcer. Un homme qui a pris une autre femme après le divorce reste un polygame! S'il divorce plusieurs fois, les même effets constatés précédemment, vont arriver de nouveau et rien n'aura changé. La révolution doit être culturelle pour avoir les effets positifs escomptés. Même un homme qui a choisi dêtre polygame, doit fournir un effort pour construire UNE MAISON à chaque femme: ça réduit aussi les problèmes sans les supprimer pour autant.
NE JAMAIS GARDER UNE FEMME DANS UNE MAISON FAMILIALE!! JAMAIS! JAMAIS!
L'homme ne doit jamais permettre à sa famille de s'ingérer dans les problèmes de son foyer : Quoi qu'il en advienne! Un homme doit savoir gérer sa propre mère de manière à ne pas laisser sa femme à sa merci : Nos mamans sont POSSESSIVES et seront toujours JALOUSES de la femme de leur fils. L'homme doit comprendre qu'il reste une propriété privée de sa mère et qu'il ne pourra pas gérer un conflit quelconque entre sa mère et sa femme : IL N'EN A PAS LE POUVOIR!
En contrepartie, la femme aura la lourde responsabilité de procurer un foyer agréable pour son mari afin qu'il ne soit pas OBLIGE d'aller voir ailleurs! Les femmes ont ce pouvoir : Ce qu'elle veulent, c'est MAWU même qui le veut. L'émancipation de la femme est bonne pour que les femmes travaillent et avoir droit au même salaire que l'homme. Le fait que la femme soit éduquée de nos jours est un atout inestimable pour l'éducation des enfants dans nos sociétés. Une femme indépendante est encore plus attrayante. Cependant, si la femme n'offre pas un foyer agréable à son mari, la polygamie fera toujours rage dans nos sociétés quelles que soient les lois votées contre.
Vozz KOFFI